Débutée avec Alexandre Sandier en 1897, la collaboration avec les décorateurs, appelés à l'époque Ensembliers, fait de la Manufacture de Sèvres un acteur important des arts décoratifs français de la première moitié du 20e siècle.
Le directeur de la Manufacture, Georges Lechevallier-Chevignard (1878-1945) encourage alors la venue d'artistes en relation avec le monde industriel, capables de diffuser, y compris à l'étranger, les savoir-faire de la Manufacture.
De grands noms, Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933), Henri Rapin (1873-1939), Jean-Baptiste Gauvenet (1885-1967), collaborent régulièrement avec les ateliers pour d'importants chantiers comme ceux du métro parisien, des paquebots Ile-de-France, ou Normandie, ou des pavillons des Expositions internationales des arts décoratifs de 1925 et des arts et techniques de 1937.
Exploitant la translucidité et la légèreté de la porcelaine, Sèvres innove et produit des luminaires : lustres, appliques, lampes ainsi que de grands vases éclairants, à la demande de Ruhlmann.
La période Art déco (1920-1940) fut sans doute l'une des plus fructueuses. Sèvres incarne alors un style classique français basé sur des formes géométrisées et épurées où le blanc de la porcelaine est mis en valeur par des décors graphiques sobres et rythmés tandis que la mise au point d'un grès fin en 1931 puis chamotté permet la création de sculptures et le travail direct des artistes.
De nombreuses décoratrices travaillent alors pour la Manufacture : Suzanne Lalique (1893-1989), Anne-Marie Fontaine (active de 1928 à 1938)... Elles conçoivent des décors sobres ou inspirés par les tapisseries et textiles contemporains.
La Seconde Guerre mondiale stoppa toute créativité et toute vente tandis que la Manufacture était mise au service de l'occupant.