Manufacture royale depuis 1759, impériale dès 1804, la Manufacture de Sèvres est indissociable du pouvoir et des souverains qui la financent.
Elle s'adapte à leurs goûts et se doit d'anticiper leurs demandes. Dirigée à partir de 1800 et jusqu'en 1847 par Alexandre Brongniart, fils de Théodore Brongniart, architecte de Napoléon, elle se relève des affres de la Révolution et entre alors dans une période marquée par un renouveau profond de sa production et de son style.
Personnalité brillante et savante, Alexandre Brongniart engage la Manufacture dans les voies de la modernité, abandonnant les formes anciennes, choisissant la porcelaine dure comme matériau privilégié ainsi qu'une nouvelle palette de couleurs.
Des pièces exceptionnelles au décor luxueux sont créées. La Théière serpent, le Vase Béranger célèbrent les hauts faits et les campagnes de l'Empereur tandis que des tasses à l'effigie du souverain, de Joséphine puis de Marie-Louise, ses deux épouses, seront des cadeaux adressés à toutes les monarchies d'Europe.
Privilégiant les formes droites et les réminiscences de l'Antiquité, le style élaboré à Sèvres participe du néo-classicisme observé dans les différents arts sous le règne de Napoléon.
Sous la Restauration, le goût encyclopédique de Brongniart imprime l'ensemble de la production. Des services de table illustrent de véritables programmes décoratifs, Service des arts industriels, Service forestier, Service des pêches…, tandis que les progrès du coulage permettent à la Manufacture de se lancer dans une production remarquable de tableaux sur plaque de porcelaine.
L'influence des civilisations extra-européennes et les progrès technologiques modifieront en profondeur l'esprit de la production sous le Second Empire.