Une illustration des progrès de l’industrie
La première mention du programme ambitieux du Service des arts industriels apparaît en 1820. Il faudra 15 ans pour terminer ce service, véritable fresque des progrès techniques du début du 19e siècle.
Sa réalisation fait écho à l'organisation annuelle, au Louvre, d'expositions des produits de l'industrie française. Il s'agissait de promouvoir les sciences appliquées à l'industrie mais également à l'agriculture et aux arts. Ainsi la France s'« échapp[ait de ] la servitude de l’industrie de ses voisins » et défendait l'idée que les Beaux-Arts ne pouvaient être séparés des productions industrielles.
Le thème du service fut sans doute choisi par le directeur de Sèvres, Alexandre Brongniart, ingénieur des mines, ayant mené des recherches en minéralogie, en géologie, en zoologie, plusieurs fois membre du jury des ces expositions. Brongniart, très soucieux de l'exactitude des décors, envoyait ses artistes sur les sites pour exécuter croquis, planches et dessins préparatoires aux compositions qui seraient choisies pour orner chaque pièce.
Ainsi le peintre Jean-Charles Develly illustre, après observation et sans doute influencé par les planches de l'Encyclopédie, quatre-vingt neuf métiers sur cent dix-neuf assiettes. Bien entendu les ateliers de la Manufacture figurent dans l'ensemble : les sculpteurs, les tourneurs mais également les garnisseurs, l'atelier des moufles, le moulin et la peinture sont représentés fixant leurs gestes et savoir-faire. Complété par trente-quatre pièces de formes (étagères, sucriers, compotiers, jattes à fruits), le service fut en partie présenté au Louvre en 1827 et finalement offert par le roi Louis-Philippe au prince de Metternich en 1836.