Le façonnage

Trois ateliers travaillent le plâtre pour fabriquer les modèles sur lesquels sont tirés les moules qui permettent de façonner les objets en porcelaine, excepté pour l’atelier de tournage lequel travaille directement la pâte sur le tour.

Les métiers de façonnage de la porcelaine à Sèvres sont le tournage, le calibrage (pour les assiettes), le moulage-reparage (pour la sculpture), le grand coulage et le petit coulage. Certains ateliers ont besoin d’une pâte consistante dite plastique qui s’apparente à la texture de la pâte à modeler. C’est le cas du tournage, calibrage et du moulage-reparage. D’autres ont besoin d’une pâte liquide que l’on appelle la barbotine, pour les ateliers du grand coulage, du petit coulage et du découpage-garnissage.

Le dessinateur d'épures réalise les dessins d’exécution des pièces de révolution nécessaires au tournage, au calibrage, au grand coulage et au plâtre, qui permettent de respecter les dimensions des pièces. Les pièces façonnées, à l’exception des biscuits, subissent une première cuisson dite de dégourdi à 980 °C. Cette température, peu élevée pour la porcelaine, conserve aux pièces la porosité nécessaire à la pose de la couverte incolore appelée émail.

À l’atelier d’émaillage par trempage, chaque objet est immergé rapidement dans le bain d’émail ; après séchage et vérification au pinceau, les objets cuisent à haute température (la plus élevée à Sèvres est de 1 380 °C) dans le four dit de blanc. À cette étape, les pièces sont solides, vitrifiées dans la masse et translucides.

Les pièces de service et vases ne sont jamais vendues en blanc pour éviter les « sur décor », à l’exception de certaines créations d’artistes. Les biscuits, majoritairement des sculptures, cuisent après façonnage directement à haute température en four dit de biscuit et sont polis après cuisson à l’atelier de polissage.

Aujourd’hui, trois types de fours sont utilisés : à gaz pour les hautes températures, et élecriques, appelés moufles, pour les basses températures. 
Sèvres conserve 6 de ses fours à bois du 19e siècle - en briques, de forme ronde et haute de près de 10 mètres ; deux d’entre eux servent toujours de manière occasionnelle, pour des réalisations exceptionnelles de décor de grand feu et pour assurer la transmission de ces savoir-faire.