Le jardin botanique

Groupe Delo Lindo : Laurent Matras et Fabien Cagani, Manufacture de Sèvres, Elément décoratif : guéridons, projet de forme et de décor, 1993

Groupe Delo Lindo : Laurent Matras et Fabien Cagani, Manufacture de Sèvres, Elément décoratif : guéridon, projet de forme et de décor, 1993

Hilton McConnico, Manufacture de Sèvres, Elément décoratif pour une assiette du service Diane : Inaeternum, projet de décor, 2007

Assiette du service Diane : Inaeternum, Hilton Mc Connico, Manufacture de Sèvres, 2019, d’après le projet de 2007

Nicolas Pierre Pithou le jeune, Manufacture de Sèvres, Elément décoratif : Fleurs, avant 1814

Nicolas Pierre Pithou le jeune, Manufacture de Sèvres, Elément décoratif : Fleurs, avant 1814

Jules-Auguste Habert-Dys, Manufacture de Sèvres, Elément décoratif pour une assiette, projet de forme et de décor, avant 1888

Le vocabulaire végétal et floral s’épanouit à la manufacture de Sèvres depuis le 18e siècle, transformant assiettes et vases en véritables planches botaniques. Les motifs végétaux oscillent entre totale fidélité à la nature et stylisation des formes allant parfois jusqu’à la pure invention botanique.

Le recueil de décors d’assiettes présenté ici et daté de la fin du 18e siècle rassemble des motifs floraux destinés à orner les marlis et centres d’assiettes. Aujourd’hui encore ces motifs restent une source d’inspiration pour les ateliers de la décoration de la manufacture de Sèvres lors de la réédition de pièces anciennes.
Ce patrimoine sert également d'inspiration pour nourrir de nouveaux décors imaginés par des artistes contemporains invités.

L’assiette du Service des productions de la nature de 1838 présente de manière très exacte une Bignone de Virginie reconnaissable à la forme en trompette et à la couleur rouge-orangée de ses fleurs et un jasmin blanc ordinaire aux petites fleurs blanches étoilées. Ce décor est l’œuvre de Louis-Pierre Schilt, peintre de fleurs à la manufacture de Sèvres qui a livré des représentations très exactes de nombreuses espèces de fleurs.

La tasse Cobéa tire sa forme et son nom d’une fleur grimpante originaire du Mexique, introduite en France au 18e siècle et plus connue sous le nom de Cobée grimpante. La  tasse et la soucoupe ont été créées à partir d’une aquarelle dont l’auteur inconnu pourrait être Alexandre-Théodore Brongniart, père d’Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres de 1800 à son décès en 1847. Cette tasse s’inscrit dans une longue tradition à Sèvres de formes naturalistes qui connaîtra son plein épanouissement avec l’Art nouveau à la fin du 19e siècle.
Ce mouvement artistique inspiré des formes de la nature et caractérisé par des lignes sinueuses a connu une riche période de création à Sèvres. La délicatesse du dessin de fleurs de Jules Habert-Dys (1850-1930) se retrouve ainsi à la surface des assiettes du service Peyre lobé, dans un style japonisant, caractéristique de cet élève de Félix Bracquemond.
De nos jours, les motifs floraux et végétaux continuent d’inspirer les artistes contemporains. Chez le designer Hilton MacConnico (1943-2018), les fleurs et plantes aux couleurs pop et acidulées proviennent d’un jardin imaginaire, véritable rêve botanique de l’artiste.