Née en 1981
Claire Tabouret est invitée à la Manufacture de Sèvres en 2024. Première collaboration de la Manufacture nationale de Sèvres avec Claire Tabouret, artiste-peintre majeure de la scène artistique contemporaine. Elle y a peint un ensemble inédit de vases intitulé Les Pleureuses et habille la façade du musée national de Céramique.
Avec les artisans de la Manufacture, Claire Tabouret donne vie à des portraits de femmes. Sculptés dans l’émail de leurs fonds colorés puis peints, les visages de ces femmes pleurent. Sans possibilité de repentir, Claire Tabouret démontre sa virtuosité en peignant directement sur la surface poreuse des vases. Les couleurs de « grand feu » qu’elle a choisies ne prennent leurs teintes définitives qu’après une cuisson à 1280°C. L’artiste peint presque à l’aveugle. Une contrainte qui fait aussi toute la magie de ces pièces où l’éclat ne se révèle qu’à la sortie du four.
Les femmes que Claire Tabouret représente pleurent la perte d’un enfant. Enceinte au moment de la création de ces vases, elle décline ses figures maternelles sur le vase Rapin 21, forme iconique de la Manufacture du début du 20ème siècle. Sphère ventrue surmontée d’un couvercle, le vase Rapin 21 évoque à la fois l’œuf - forme organique et maternelle - mais également l’urne funéraire. Pour cette série, Claire Tabouret convoque la pleureuse, figure maternelle de l’histoire de l’art antique. Résolument ancrés dans l’histoire actuelle, les pleurs de ces femmes se font l’écho d’un contexte mondial de plus en plus violent. Devenues intemporelles, les larmes silencieuses de ces Pleureuses viennent crier à nos oreilles.
À la création des vases s’ajoute une installation spectaculaire dans le cadre de La Métropolitaine, rendez-vous international d’art contemporain de la Métropole du Grand Paris qui réuni pour la première fois 13 lieux métropolitains, Claire Tabouret a imaginé une œuvre monumentale pour la façade du musée national de Céramique de Sèvres. Elle retranscrit en format géant une peinture originale de l’artiste. L’œuvre de Claire Tabouret intitulée The Big Pyramid fait écho à l’esprit olympique.