Élevé au rang de « Trésor national vivant », Kunihiko Moriguchi perpétue la tradition de teinture de tissus appelée yûzen qu’il a profondément renouvelée.
Élevé au rang de « Trésor national vivant », Kunihiko Moriguchi perpétue la tradition de teinture de tissus appelée yûzen qu’il a profondément renouvelée.
Ses kimonos novateurs sont ornés de motifs souvent géométriques. Ils sont le produit de sa connaissance des arts graphiques européens qu’il a étudiés à Paris et de son apprentissage dans l’atelier de son père, lui-même éminent maître du yûzen.
Moriguchi étudie la peinture de « style japonais » (nihonga) à l’université des Arts de Kyoto. Il part pour la France à l’âge de 22 ans et devient un élève brillant de l’École nationale des arts décoratifs, un jeune Parisien rêvant de devenir « graphic designer ».
Il se lie d’amitié avec le critique Gaëtan Picon et le peintre Balthus qui l’invite à la Villa Médicis. Ce dernier le persuade de se consacrer à l’art du yûzen, technique tricentenaire réservée aux kimonos d’apparat, dont le père de Kunihiko est un illustre représentant (Trésor national vivant en 1967).
Peu après son retour à Kyoto en 1966, Moriguchi entre dans l’atelier de son père. Il affirme bientôt un style très personnel, géométrique et abstrait, en respectant les processus techniques traditionnels. Ses kimonos connaissent le succès, sont acquis par les plus hautes personnalités et les musées de son pays comme à l’étranger (Victoria and Albert Museum à Londres, Metropolitan Museum of Art à New York, LACMA à Los Angeles).
Invité par Sèvres en 2015, Kunihiko Moriguchi a créé un service à café inédit, intitulé Minori. Reprenant la tasse à café du service Litron (forme de Sèvres datant du XVIIIe siècle), Maître Moriguchi redessine la ligne de la soucoupe et adapte le décor de Kimono « Minori » au volume de l'objet. Ce projet de service à café fait partie d'un ambitieux programme soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller « Transmission croisée ». Cette démarche met en relation les artisans de Sèvres avec des artisans d'art, dont le savoir-faire ancestral dans d'autres domaines offre une source d'enrichissement mutuel.
Ce programme s'articule autour d'un projet de création et de recherche et d'une résidence croisée d'artisans. Une exposition a présenté les oeuvres de KunihiKo Moriguchi dont le service à café à la Maison de la culture du Japon, à Paris en 2016.