Fine et translucide, la porcelaine possède une pâte naturellement blanche, à base de kaolin, de feldspath et de quartz.
Apparue en Chine au 8e siècle, la porcelaine fut découverte par les Européens grâce à des voyageurs, qui, comme Marco Polo, en rapportèrent des exemplaires dès le 13e siècle. Objet d'un important commerce entre l'Orient et l'Occident, d'abord dominé par les navigateurs portugais puis par les Hollandais de la Compagnie des Indes orientales, elle suscita toutes les convoitises.
La recherche de son secret de fabrication mobilisa ainsi la plupart des monarchies européennes dès la Renaissance. La « porcelaine Médicis » mise au point à Florence pour le grand duc de Toscane à la fin du 16e siècle, comme les porcelaines de Saint-Cloud ou celles du rouennais Louis Poterat, dans le dernier tiers du 17e siècle sont encore des pâtes tendres (sans kaolin) sensées imiter cet « or blanc » dont on ignorera la composition jusqu'au début du 18e siècle. À Meissen en 1710, l'alchimiste Johann Friedrich Böttger au service de l'Électeur de Saxe, Auguste II Le Fort, comprend le mystère de la composition de la pâte de porcelaine en découvrant l'apport essentiel du kaolin. Il sera le premier à mettre au point une porcelaine dure « façon Chine » d'une blancheur éclatante. La domination de Meissen sur le marché de la porcelaine européenne fut sans égale jusqu'au milieu du 18e siècle.
La production de la future manufacture de Sèvres, commencée à Vincennes en 1740 puis transférée à Sèvres en 1756 s'imposa dès lors comme une rivale de premier plan. Soutenue par le pouvoir royal, l'intervention et les commandes du roi Louis XV et de Madame de Pompadour fut déterminantes. Dans cette effervescence technologique, d'autres céramistes, rivalisant avec les manufactures anglaises, mettent au point la faïence fine, qui deviendra au 19e siècle la céramique blanche populaire de l'époque industrielle.