En céramique comme en peinture, les sujets, la composition du décor, le sens de l'espace furent dès lors irrémédiablement influencés par l'art japonais.
La venue à Sèvres d'Alexandre Sandier (1843-1916), architecte d'intérieur, nommé directeur des travaux d'art en 1897, marque un important tournant pour la Manufacture. À la suite d'un succès mitigé lors des Expositions universelles de 1878 et 1889, Sèvres se met à l'heure de l'Art nouveau. Sous la direction de Sandier, des couleurs douces, des formes plus petites et sans monture de bronze se substituent aux formes et à la palette anciennes.
La conception même du décor change : s'échappant des cartels ou des zones réservées, le décor envahit désormais toute la surface des pièces leur apportant une nouvelle unité. Si le thème végétal est souvent privilégié, de nouveaux effets décoratifs, les cristallisés, les flammés prennent toute leur ampleur sur la nouvelle porcelaine mise au point pour ces émaux. À la même époque, l'utilisation d'une pâte de grès cérame permet de réaliser des objets monumentaux destinés à prendre place dans les décors architecturaux.
Sèvres vise désormais une clientèle diversifiée et offre des produits plus accessibles. L'Exposition universelle de Paris en 1900 est un triomphe : le Jeu de l'écharpe d'Agathon Léonard composé de quinze danseuses et musiciennes en biscuit y séduit un public enthousiaste.
