Le Jeu de l'écharpe : une chorégraphie dévoilée.
En 1897, Alexandre Sandier (1843-1916), nouveau directeur artistique de la Manufacture de Sèvres, remarque lors d'une exposition, les maquettes d'un projet de décor destiné à orner un foyer de danse. L'artiste Léonard Agathon Van Weydeveldt, dit Agathon Léonard (1841-1923) est alors convié à adapter ces figures de danseuses à un projet de décor de table, un surtout en biscuit de porcelaine.
L'ensemble est composé de quinze statuettes : onze danseuses, deux musiciennes et deux porteuses de flambeaux. Il est présenté à l'Exposition universelle de 1900, où il est salué par la critique et le public et récompensé d'une médaille d'or. Ces statuettes gracieuses et sinueuses traduisaient de manière magistrale dans l'espace, l'esprit de l'Art nouveau, cher à Alexandre Sandier. Elles connurent un grand succès commercial.
Agathon Léonard et les artisans de Sèvres allient la classique esthétique néo-grecque inspirée des figures antiques des Tanagra, avec les chorégraphies serpentines de la danseuse américaine, Loïe Fuller (1869-1928) qui font sensation à Paris depuis 1893. La mise au point d'une nouvelle pâte de porcelaine dure permet de traduire dans la matière le rythme et la chorégraphie innovants de cette pionnière de la danse moderne.