La maîtrise des flammés chinois
Parmi les pièces qui fascinent le plus les Occidentaux figurent les rouges « sang-de-boeuf ».
À la suite d'accidents de cuisson, certaines pièces de l'époque Song (960-1279) s'ornent de taches rouges. Fascinés par cet effet, les potiers tentent alors de le reproduire. À l'aide d'oxyde de fer ou de cuivre, ils mettent au point des couvertes rouges, dont l'apogée se situe à l'époque Ming, sous le règne de l'empereur Xuande (1426-1435).
Ces pièces sont alors réservées à l'empereur. Les différentes teintes obtenues portent des noms poétiques : « sang de boeuf » (lang-yao), « peau de pêche » (jiangdou), rouge «sacrificiel» (jihong). En mélangeant les pigments, ils obtiennent aussi, à partir du 18e siècle, des pièces flambées de bleu.
Ernest Chaplet commence sa carrière comme apprenti à Sèvres où il a pu étudier les travaux de Jacques Joseph Ebelmen (1814-1852), directeur, du sinologue Stanislas Julien (1797-1873) et du chimiste, Louis Alphonse Salvetat (1820-1882). Il dirigera un temps les ateliers parisiens de Charles Haviland, avant de créer sa propre Manufacture à Bourg-la-Reine en 1875 jusqu’en 1887, puis à Choisy-le-Roi où il perfectionne les émaux colorés dont un flammé rouge. Il s'inspire de formes chinoises et exauce son rêve de maîtriser le procédé de fabrication du fameux sang-de-bœuf qui lui vaudra le surnom de « Maître des Flammés ».