Un vase emblématique de l'Art déco
Le nom d'Émile-Jacques Ruhlmann (1879-1933) symbolise à lui seul l'esthétique Art déco des années 1925-1935.
Il n'est ni architecte, ni menuisier, ni céramiste mais "ensemblier". Ce terme apparaît en 1925 pour désigner un dessinateur et entrepreneur capable de concevoir en harmonie tous les éléments décoratifs d'un intérieur.
Ruhlmann est invité en 1927 par le directeur de la Manufacture, Georges Lechevallier-Chevignard, à l'issue de l'exposition consacrée aux arts décoratifs et industriels, tenue à Paris en 1925 et durant laquelle il acquiert une renommée internationale grâce à son « hôtel du collectionneur ».
Ce célèbre ensemblier dessine pour Sèvres une tasse à thé avec soucoupe, sept vases et un luminaire monumental pour le salon de thé du paquebot Ile-de-France.
Ces pièces en porcelaine sont simples, épurées et témoignent de son goût pour une élégante et luxueuse sobriété.
Germaine Couret-Duminy, auteure de décors à Sèvres de 1928 à 1937, stylise le décor de fleurs de ce vase en jouant sur un rythme de pleins et de vides, caractéristique du vocabulaire géométrique et des jeux de gravures que développent alors les décorateurs de la Manufacture. Tout concourt ici au raffinement formel et technique.