Depuis la fin du 15e siècle, l'invention de l'imprimerie et de la gravure permettent aux œuvres les plus célèbres de circuler et de se diffuser.
Les artisans les utilisent pour décorer les objets qui ornent désormais les riches demeures. Les céramiques de la Renaissance sont un exemple de la diffusion de cette culture matérielle de luxe à l'échelle de l'Europe.
Dès le début du 16e siècle, faïences et verreries de luxe sont recherchées et collectionnées. En Italie, de riches mécènes financent et encouragent les fabriques de céramique, comme ils soutiennent les peintres et les écrivains.
La faïence stannifère (terre cuite recouverte d'un émail blanc à base d'oxyde d'étain) est le matériau céramique par excellence de la Renaissance. Dès le début du 16e siècle, l'Italie développe une innovation majeure, la majolique. Cette faïence ornée de scènes narratives inspirées ou copiées des gravures, devient une expression à part entière de peintres spécialisés et sa mode se diffuse rapidement dans toute l'Europe.
Dans la seconde moitié du 16e siècle, la céramique fait l'objet d'expériences menées par les esprits curieux. En France, Bernard Palissy (vers 1510-1589) conduit des recherches sur la couleur des émaux et l'imitation de la nature. En Italie, les ducs de Florence, financent les premières recherches européennes pour imiter la très recherchée porcelaine de Chine.
Parallèlement à ces innovations et toujours en relation avec la diffusion de modèles par la gravure pour les formes ou les décors ; les techniques traditionnelles de la terre vernissée (terre cuite recouverte d'une glaçure plombifère) et du grès (terre cuite contenant beaucoup de silice) sont améliorées. En France, les productions de prestige, du Beauvaisis, de Saintonge, et de Puisaye sont présentes dans les plus riches maisons. En Allemagne, l'amélioration des techniques de cuisson dans les fours porte à un haut degré de perfection technique et esthétique les objets d'art en grès.