Les « coupes à champagne » font partie des objets emblématiques qui témoignent des échanges intenses en Méditerranée orientale à l’âge du Bronze.
Ces coupe élancées, munies de deux petites anses, ont été ainsi baptisées au 19e siècle lors de leur découverte à Mycènes, en Grèce. Elles sont caractéristiques de la civilisation mycénienne établie en Grèce continentale puis en Crète et sur le pourtour de la Méditerranée, entre 1650 et 1100 avant J.-C.
Organisée autour de palais fortifiés qui administraient des territoires importants, cette brillante civilisation possédait sa propre écriture, le linéaire B, dont on a retrouvé des témoignages sur des tablettes d’argile. Un ensemble de signes permettaient d’écrire la langue mycénienne, ancêtre du grec ancien, certains correspondent à des syllabes et d’autres à des objets, comme cette coupe à pied.
Les coupes à pied haut, aussi appelées « kylix », sont fréquemment évoquées dans des listes de compte car leur production en série pouvait être décidée par l’administration pour fournir un palais ou pour les exporter. Elles ont en effet été retrouvées en grand nombre à Chypre et au Levant (actuels Liban et Syrie) car les navires mycéniens approvisionnaient ces régions en huile, en vin mais aussi en vaisselle de table. Elles ne servaient bien sûr pas à boire du champagne!
Des traces de vin, de bière ou de bouillon de viande ont été retrouvées dans ces contenants. Souvent mises au jour dans des tombes, ces productions raffinées sont souvent décorées de motifs naturalistes stylisés, comme ici des coquillages murex. Les potiers mycéniens ont en effet puisé leur inspiration chez les artisans crétois, grands amateurs de plantes et d’animaux marins.