De l'Espagne musulmane au Japon, les mondes orientaux accordent une haute valeur artistique à la céramique.
Ces vastes territoires sont ponctués dès le haut Moyen Âge de grandes agglomérations urbaines qui favorisent l'innovation. Le continent asiatique, l'Afrique et l'Europe sont reliés par de nombreuses routes d'échanges faisant circuler les biens, les hommes mais aussi les techniques. Cette diversité de peuples et de cultures partage, sur la durée, la production d'objets d'art céramique porté à un haut degré de technicité qui sont favorisés et collectionnés par les élites. À côté d'objets du quotidien en terre cuite, terre vernissée ou grès, ils sont à l'origine de l'invention de deux types de céramiques de luxe : la porcelaine et la faïence stannifère.
En Chine, les minéraux de la porcelaine, quartz, feldspath et kaolin sont présents à l'état natif dans les montagnes du nord de la province du Jiangxi à Jingdezhen. La qualité de cet argile blanc favorise l'installation d'immenses centres potiers qui développent peu à peu la maîtrise des cuissons à haute température. Cette porcelaine chinoise, importée en Iraq dès le 8e siècle par les califes de Bagdad, jouira alors d'un grand prestige et stimulera des recherches techniques pour en imiter l'apparence et tout particulièrement l'éclatante blancheur. C'est pour cela que, dès la fin du 8e siècle, les potiers iraquiens mettent au point pour recouvrir les pièces façonnées dans une fine argile, un type de glaçure dont la blancheur est obtenue par la présence d'oxydes d'étain. Ce sont les premières faïences stannifères. Au 9e siècle ils sont également les concepteurs d'une technique de décor sophistiquée, emblématique de l'art islamique, qui donne à la céramique l'éclat chatoyant du métal, la faïence à lustre métallique.