Iznik, centre de production majeur de la céramique impériale ottomane dès la fin du 15e siècle, produit aussi bien de monumentales pièces de forme que des carreaux de revêtement destinés à orner et souligner certaines zones des élévations intérieures d’édifices palatiaux, civils et surtout religieux.
La production de carreaux s’intensifie dans les années 1550, sous le règne de Soliman le Magnifique, moment où les céramistes d’Iznik réussissent à mettre au point un rouge éclatant et lumineux pouvant résister à la haute température requise pour cuire des décors sous glaçure.
Ce motif de paon perché dans un prunus en fleur est inscrit dans un médaillon polylobé. Les motifs étaient réalisés à l’aide de poncifs, feuilles perforées le long des traits du dessin, permettant de le reporter sur la pièce au moyen de poudre de charbon. On sait que les mêmes poncifs servaient pour les objets et pour les éléments de décor architectural.
Les animaux sont rares dans le répertoire décoratif d’Iznik. On attribue cette composition aux années 1580 et elle se réfère en toute vraisemblance à la porcelaine chinoise bleue et blanche Yuan de la fin du 15e siècle au sein de laquelle on retrouve le thème du paon perché dans un arbre et la composition polylobée. En contexte islamique le sujet est tout naturellement adopté car l’élégant animal est mentionné dans les sources religieuses, comme un des habitants du paradis