Représentatif de la fin de la période Joseon (1392-1910), ce vase est le plus grand de ce type conservé aujourd’hui dans le monde.
Au 18e siècle, ces grands vases étaient fabriqués pour la cour de Corée dans les fours officiels de Gwangju, province de Gyeonggi, à proximité de Séoul. Ils étaient décorés par des peintres de cour renommés. Les vases au dragon étaient utilisés dans les salles du trône des palais royaux de la capitale coréenne, comme ornements, de part et d’autre du trône sur lequel siégeait le roi.
Sa taille est exceptionnelle, tout comme la qualité de son décor réalisé par un peintre de talent. Le corps est décoré de façon minutieuse en bleu de cobalt, matériau très coûteux. Les motifs se composent d'une ceinture d'arabesques au niveau du col, de fougères aux épaules, de pétales de fleurs de lotus près du pied, organisés en frises caractéristiques des décors de cette période.
Sur le ventre du vase prend place un dragon dans un fond rempli de nuages, ne laissant aucun espace vierge. Ce dragon à cinq griffes et au corps fin porte des cornes, c'est un symbole du pouvoir associé au roi et à son cercle. Le thème du dragon se retrouve fréquemment sur des porcelaines destinées aux aristocrates à partir du 18e siècle. Mais les plus belles jarres ainsi décorées, comme celle du musée de Sèvres, sont réservées à la cour. On y mettait des fleurs.
Ce vase a probablement été réalisé dans les fours royaux de Punwon qui fournissaient à la cour des porcelaines de qualité. Le vase devait orner le palais du premier empereur de Corée, le roi Kojong (1852-1919), où le diplomate Victor Collin de Plancy a plusieurs fois assisté à des audiences ou des banquets.