Le succès d’un modèle acquis par le roi de France
C'est en 1773 qu’apparaît dans le registre de la Manufacture la mention de sortie des ateliers de trois salières animées d'un amour associé à un état militaire : L'amour timbalier, L'amour grenadier et L'amour dragon.
Ces salières de table sont présentées pour la première fois au Roi Louis XV et à la Cour le 22 décembre 1773 avec d'autres produits de la Manufacture royale. Elles sont à cette occasion proposées à l'achat par le souverain pour les traditionnelles étrennes aux courtisans. Son successeur, Louis XVI, en acquiert deux autres pour son service en 1775.
Destinés à l'usage et à l'ornementation de tables princières, ces modèles de salière ont connu par la suite un réel engouement jusqu'à la Révolution, sans doute en raison du sujet plaisant associant un amour gracieux à des occupations ludiques qui parodient la vie militaire.
Réalisé à la Manufacture sous la direction du sculpteur Boizot, par un artiste encore non identifié, cette salière peut être datée par sa monture d'argent portant les poinçons de décharge de la ville de Paris entre 1774 et 1780.
Les mêmes modèles seront repris pour des éditions en terre cuite sous le Second Empire à la demande de l'impératrice Eugénie.