Des pieds gigantesques de griffon, des anses en forme d'oiseaux fantastiques, font de cette vasque-rafraîchissoir un objet de fantaisie spectaculaire.
L'extérieur est décoré de deux grands médaillons ovales entourés de feuillages sur un fond de vagues, peuplées de sirènes et de tritons. Ces représentations évoquent les fêtes organisées pour célébrer Bacchus, dieu du vin de la mythologie gréco-romaine. Les modèles proviennent des gravures de Michel Dorigny (1617-1665), peintre très apprécié de ses contemporains. D’après une autre gravure de François Chauveau (1613-1676), l’intérieur de la vasque est orné d’une scène des Métamorphoses d’Ovide. Actéon surprend Diane au bain qui le punit en le transformant en cerf bientôt dévoré par ses chiens.
La forme baroque est typique de l’esprit français de la première partie du règne du roi de France Louis XIV, à la fin du 17e siècle. Les pattes d'oiseau viennent renforcer la référence aux animaux fantastiques de la mythologie gréco-romaine.
De telles vasques, posées sur le sol à côté des tables de banquets, pour présenter et rafraichir les bouteilles de vin, sont souvent illustrées dans les peintures ou sur des tapisseries contemporaines.
Dès la fin du 16e siècle, la ville de Nevers devient un centre de production de faïence important, grâce à l'immigration de céramistes italiens soutenus par un mécène, le prince italien Louis de Gonzague, duc de Nevers. Durant tout le 17e siècle, une production variée, originale et de qualité lui assure un grand succès.