La faïence de Delft est née autour de 1624 dans des fabriques locales produisant de longue date de la majolique.
Destinée à se substituer à la porcelaine chinoise dont les importations par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales cessèrent complètement en 1652, la faïence de Delft en reproduit avec succès la brillance et la blancheur, d'autant qu'un vernis au plomb, le kwaart, superposé à l'émail en renforce l'éclat. La fermeture de la Chine fut pour Delft une fabuleuse opportunité ; les fabriques se multiplièrent et la production très diversifiée s'exporta dans toute l'Europe.
L'école de peinture de Delft, dont Johannes Vermeer (1632-1675) fut le représentant le plus brillant, exerça une influence indéniable sur le répertoire et la manière de peindre des faïenciers. Les tableaux de faïence relaient avec succès la thématique du paysage, chère aux peintres hollandais contemporains, laissant une large place aux ciels et traitant la nature avec d'infinies nuances de bleu.