Cet ensemble exceptionnel témoigne d'un changement d'usage des vases au 18e siècle
Les vases peuvent désormais être purement décoratifs. Destinés à être exposés, notamment sur des consoles et des manteaux de cheminée, ils doivent être remarqués pour leur décor rare, devenant la parure privilégiée des gens de pouvoir et de goût.
Cette garniture est constituée d’un vase de « milieu » auquel sont ajoutés, de manière symétrique, deux vases « de côté ».
Le dessin de l'élément central, évoquant une cassolette ou petit pot à feu antique, est vraisemblablement dû au sculpteur Étienne-Maurice Falconet. Aux formes classiques d'allure architecturale viennent s'ajouter des figures de boucs sculptées en relief, véritable prouesse technique tant la difficulté de faire tenir ces éléments rapportés est grande, notamment lors de la cuisson.
Les deux vases de côté sont également ornés de têtes de boucs mangeant des raisins. L’iconographie choisie témoigne du goût pour les pastorales et images bucoliques, alors en vogue à la Cour.
À la blancheur de la porcelaine rehaussée d’or des caprins, la Manufacture adjoint un fond bleu profond mis au point par le savant Jean Hellot en 1751 sous le nom de bleu lapis. Il est appelé en 1753 « bleu nouveau », « beau bleu » ou « bleu de Sèvres ». Au début du 19e siècle il devient la signature chromatique de la Manufacture de Sèvres.