Un pot-pourri exotique et naturaliste
Dessinée par le sculpteur Jean-Claude Duplessis en 1756, la forme de ce vase est fabriquée jusqu'à la fin des années 1760 par la Manufacture de Sèvres. Elle porte le nom du marchand mercier Thomas-Joachim Hébert. Marchand d’art de premier plan, ce « marchand-mercier » était avec Lazare Duvaux parmi les plus influents pour le développement de la Manufacture dont ils revendaient les productions, étant parfois à l’origine de commandes particulières.
Le pot-pourri est destiné à diffuser le parfum des fleurs séchées et des épices qu’il contient. Il est un accessoire indispensable au 18e siècle, notamment dans les chambres à coucher et les pièces de bain. Celui-ci, supporté par un piédouche circulaire, était autrefois fermé d'un couvercle percé d'ouvertures en forme de pétales.
Sur ce vase remarquable le fond vert laisse une réserve centrale blanche, appelée cartel, où sont dépeints des oiseaux exotiques d'après Jean-Jacques Bachelier.
Les premiers fonds vert apparaissent à Vincennes en 1753. Dès 1754 la production associe cette couleur à des enfants, des oiseaux ou des fleurs polychromes. Cette peinture révèle l'engouement de la Cour, notamment de Madame de Pompadour, pour les animaux rares tels les cacatoès et les perroquets comme ici représentés et témoigne d’une certaine érudition, l'ornithologie n'étant alors qu'une science naissante.
Sèvres illustrera par la suite de nombreux services de tables et autres vases avec des oiseaux, formant une encyclopédie ornithologique sur porcelaine, inspirée des gravures en couleur de François-Nicolas Martinet pour l'Histoire Naturelle de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, parue entre 1771 et 1786.