Le nom de la fleur Cobéa qui a inspiré cette pièce, provient du nom de Barnabé Cobo, jésuite espagnol, missionnaire au Mexique et au Pérou au XVIIe siècle.
La forme de la tasse et de la soucoupe a pour origine une aquarelle conservée à Sèvres, depuis 1813. L’auteur en est inconnu mais il pourrait s’agir d’une idée de l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart, père du directeur de l'époque de la Manufacture de Sèvres. Brongniart père avait en effet déjà tiré parti des feuilles de Cobea scandens pour des frises en dorure ou des coloris.
La tasse Cobéa s’inscrit dans une longue tradition, à la Manufacture de Sèvres, de formes naturalistes qui commencent avec les Feuilles de chou de Vincennes (1755), réapparaît de temps à autres au cours du XIXe siècle et connaît son plein épanouissement avec l’Art Nouveau.
Le dessin de cette tasse est accompagné d’un Pot à crème à tête de bélier et d’un Pot à sucre Ananas. Les premiers exemplaires de chacune de ces trois formes furent joints à une théière Œuf et Serpent pour former un Déjeuner de formes diverses qui fut offert pour le Nouvel An 1814 à la comtesse de Beauveau. Ces pièces ne furent plus jamais réunies par la suite. Les modèles furent mis au point à partir des dessins de Ferdinand Régnier (modeleur-sculpteur à la Manufacture de 1812 à 1848) et c’est grâce à ces dessins et à l’exemplaire d’une collection privée que ces pièces ont pu être rééditées au XXe siècle.