Les vases peints par Fabrice Hyber à la Manufacture de Sèvres émanent de l'idée de « work in progress » dans laquelle les motifs se développent spontanément, une idée donnant naissance à une autre, « qui se répand comme une prolifération de la pensée».
La technique même illustre cette impulsivité, faite de traits vifs et précis par endroits, plus épais à d'autres mais toujours portés par l'idée de dynamisme et de foisonnement.
A l'image de ses précédentes collaborations avec les ateliers de la Manufacture, Fabrice Hyber a bénéficié des techniques et des connaissances des artisans dans l'élaboration de cet ensemble d'oeuvres uniques. Ses peintures, dont la fluidité et la transparence des couleurs évoquent l'aquarelle, un des matériaux de prédilection de l'artiste, semblent répondre à une construction mentale fertile où la pensée se cristallise dans une démultiplication de symboles, de signes et de dessins figuratifs.
La forme du vase Ly fut conçue en 1849 sous l'impulsion de Jacques-Joseph Ebelmen, ingénieur des Mines, alors administrateur adjoint de Brongniart. Elle traduit le goût orientalisant de la seconde moitié du XIXè siècle. Il pouvait être orné de peintures à la chinoises, aussi bien que dans le style inspiré des céramiques turques.
Fabrice Hyber, né en 1961 à Luçon (France), vit et travaille à Paris. Il est l'un des artistes français les plus prolifiques de sa génération, en témoigne la multiplicité de ses projets. Il procède par accumulations, proliférations, hybridations et opère de constants glissements entre les domaines du dessin, de la peinture, de la sculpture, de la céramique, de l’installation, de la vidéo. Fabrice Hyber fait ses études aux Beaux-Arts de Nantes et connaît un rapide succès dans le milieu des années 1980 grâce à un travail inclassable. Lion d'Or à la Biennale de Venise pour le Pavillon Français en 1997, il essaime tout au long de sa carrière des POF (Prototypes d’Objets en Fonctionnement) dont le Ballon carré – pof n° 65, symbolise son sens du détournement plein d'ironie. Depuis 2012 de nombreuses institutions culturelles lui ont consacré des expositions personnelles : le Palais de Tokyo à Paris, la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, le MAC VAL de Vitry sur Seine ou encore dernièrement en 2015 le CRAC de Sète. Ses oeuvres sont présentées dans les collections du Centre Pompidou (Paris), du Watari-Um (Japon), de la fondation Astrup (Norvège), du musée Bergen (Norvège), du musée de Montréal (Québec). Fabrice Hyber est représenté par la galerie Nathalie Obadia (Paris / Bruxelles).